Gailliard en visite chez Ensor
Jean-Jacques Gailliard (Bruxelles, 22 novembre 1890 - Saint-Gilles, 17 avril 1976) est un peintre et graphiste belge. Fils du peintre impressionniste Franz Gailliard (1861-1932), ami et collègue de James Ensor, le jeune Jean-Jacques reçoit ses premières leçons de dessin et de peinture de son père. Dans son enfance, des artistes, des musiciens et des personnes du monde de l'ésotérisme et de l'occultisme l'entourent.
Alors qu'il fréquente les sciences humaines à l'Athénée de Bruxelles, il s'inscrit en 1903 à l'Académie de Bruxelles. Jusqu'en 1907, il suit des cours de dessin avec Émile Fabry (1865-1966) et de dessin d'après l'antique avec Guillaume Van Strydonck (1861-1937). De 1907 à 1911, il suit des cours de dessin d'après nature avec Jean Delville (1867-1953). En 1912, Gailliard devient un adepte des enseignements d'Emanuel Swedenborg (1688-1772), un mystique suédois. En 1915, il est chargé de la décoration de la chapelle de l'Eglise Générale de la Nouvelle Jérusalem (disciples de Swedenborg) à Ixelles. Dans l'œuvre de cette première période, son orientation spiritualiste se traduit par une tendance au symbolisme, conjuguée à une technique pointilliste. Durant l'Entre-deux-guerres, sa peinture devient abstraite. De 1920 à 1924, Gailliard vit à Paris, où il entretient des contacts avec de nombreux artistes et écrivains, dont Isidora Duncan, Pablo Picasso, Jean Cocteau, Eric Satie, et d'autres. A partir de 1922, il participe au Salon des Indépendants à Paris.
Déjà avant son départ pour Paris, il comptait Pierre-Louis Flouquet (1900-1967) et Pierre Bourgeois (1898-1976) parmi ses amis. Lors de la création des « 7 Arts » en 1922, il participe aux expositions du groupe. En 1923 il participe au salon de « La Lanterne Sourde » au Palais d'Egmont et en 1925, avec Baugniet, Jasinski, Servranckx, Flouquet, Xhrouet et Maes, il fait partie de « Les peintres constructeurs », réunis par « La Lanterne Sourde ». En 1925, il est l'un des co-fondateurs du groupe "L'Assaut", dont le but est de défendre l'esprit du Modernisme. Son œuvre évolue vers un dessin géométrique abstrait, mais tout au long de sa vie il continue à réaliser des dessins et des peintures figuratifs, notamment des scènes de Bruxelles et d'Ostende. Il peint également des portraits d'artistes et d'écrivains qu'il connaît bien, comme le poète Maurice Maeterlinck, le peintre Fernand Khnopff, le dramaturge Michel de Ghelderode... et James Ensor, qu'il visite souvent lors de ses séjours en famille à la côte belge.
